“Impossible is nothing” (l’impossible n’est rien) résume l’histoire de cette entreprise née en 1920 en Allemagne à Nuremberg,. C’est en effet en voulant défier l’impossible qu’Adi Dassler, le fondateur de la marque, a conçu la première chaussure de sprint de moins de 140g, permettant ainsi à l’américain Jesse Owens de remporter quatre médailles d’or aux jeux olympiques de Berlin, en 1936. Plus tard, son fils, Horst Dassler, a imposé les trois bandes de la marque dans les plus grands événements sportifs. La chaussure Adidas etait devenue mythique. Les trois bandes peuvent s’afficher dans la rue ou dans les boites de nuit, mais elles doivent rester avant tout symbole de performance sportive”. Hockeyeur, footballeur, boxeur et athlète émérite, Adi Dassler, considéré comme le cordonnier le plus génial de l’histoire allemande, a en effet consacré sa vie à améliorer le confort et les résultats des sportifs. Des l’age de 20 ans, il fabrique dans la salle de bains familiale sa première chaussure d’entraînement “faite main”. Vouant une passion dévorante aux produits – il déposera plus de 700 brevets au cours de sa carrière -, il innove en 1925 avec les premières chaussures de course équipées de pointes, puis invente les crampons, qui permettent aux footballeurs de mieux accrocher la pelouse. A cette époque, cinquante paires de chaussures sortent chaque jour des ateliers flambants neufs qu’Adi a ouvert avec son frère Rudolf dans sa ville natale, Herzogenaurach, en Franconie. Aux jeux olympiques d’Amsterdam, en 1928, près de la moitié des athlètes portent des Dassler. Adi chausse alors les athlètes dans onze disciplines. Premiers succès commerciaux, premiers déboires familiaux: après la Seconde Guerre mondiale, pour des raisons que la famille a toujours gardées secrètes, les deux frères se brouillent définitivement. Adi crée alors Adidas, version raccourcie d’Adi-Dassler, tandis que Rudolf fonde Puma. Les deux camps, qui se font face sur les deux rives de la rivière Aurach, entretiendront désormais leur tenace rancune par produits et équipes interposés. Sur ces deux terrains, Adidas garde l’avantage: en 1949, Adi invente les trois bandes, qui, au départ, servent de renforts pour les coutures du chausson. Deux ans plus tard, le onze allemand remporte sa première Coupe du monde de football, crampons Adidas aux pieds. Adi Dassler pose avec les vainqueurs…Ce sera le début d’une longue relation entre l’équipementier et les meilleurs sportifs du monde, toutes disciplines confondues. Jesse Owens, Franz Beckenbauer et Illie Nastase hier, David Beckham, Zinedine Zidane ou Justine Henin-Hardenne aujourd’hui : les plus grands champions ont porté et portent les couleurs d’Adidas. Proche du milieu du sport à travers les fédérations, les centres de formation et les clubs, l’équipe Sport Marketing de l’entreprise détecte les futurs talents susceptibles de correspondre à l’image de la marque. “Plus le repérage se fait tôt, plus la relation sera forte et longue”, commente une salariée du groupe, qui s’est vue présenter, il y’a plus de dix ans, un jeune Zidane très timide et pas encore dégarni… Cette connivence avec le monde professionnel s’est véritablement formalisée sous l’impulsion d’Horst Dassler, fils aîné d’Adi et héritier de la marque. Envoyé aux jeux olympiques de Melbourne en 1956, le jeune Allemand déambule dans les chambres des athlètes, sortant de son sac des chaussures marquées des trois bandes. La méthode Dassler est née. En quelques années, ce super VRP noue des relations intimes avec des centaines athlètes, de fonctionnaires olympiques, de présidents de fédération et autres ministres du Sport. La stratégie porte ses fruits: au moment du décès de son fondateur en 1978, Adidas réalise près de 58 millions d’euro de chiffres d’affaires et compte dix-sept usines dans le monde. L’entreprise est alors numéro un mondial dans son secteur, loin devant les autres. Si les détracteurs reprochent à Horst Dassler d’avoir transformé les champions en panneaux publicitaires vivants, d’autres le considèrent comme le père du sport moderne. C’est grâce aux sommes phénoménales investies par la marque en sponsoring que des compétitions comme la Coupe du monde de football sont devenues des évènements interplanétaires.
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